Alors que Konami était à son prime avec la saga Pro évolution Soccer, des successions d'erreurs techniques et stratégique vont précipiter la chute de Pro évolution Soccer.
La chute de Pro Evolution Soccer (PES), une série de jeux vidéo de football développée par Konami, est un phénomène qui s'est déroulé sur plusieurs années, principalement en raison de plusieurs facteurs techniques, commerciaux et concurrentiels. Voici une analyse détaillée des principales raisons de cette chute :
Problèmes avec le moteur de jeu
En 2014, Konami a adopté le moteur Fox Engine pour PES, espérant offrir des graphismes plus réalistes et des animations plus fluides. Cependant, ce changement a posé plusieurs problèmes :
Difficulté d’adaptation : L'adaptation au Fox Engine a pris du temps, et le développement a souffert de retards, conduisant à des jeux qui semblaient inachevés ou moins bien optimisés.
Manque de fluidité : Même si le jeu avait des graphismes améliorés, de nombreux joueurs ont critiqué la jouabilité qui semblait moins fluide que par le passé, notamment par rapport à la concurrence, comme FIFA d’EA Sports.
Différence entre les versions : Les versions PlayStation et Xbox n'étaient pas toujours à la hauteur de la version PC, créant une expérience utilisateur incohérente.
Licences limitées
L'un des plus grands avantages de FIFA était sa capacité à obtenir des licences officielles pour les équipes, les ligues et les joueurs du monde entier. PES, en revanche, souffrait d’un manque chronique de licences :
Absence des grandes ligues et équipes : FIFA avait les droits exclusifs pour de nombreuses ligues (comme la Premier League anglaise), ce qui signifiait que PES devait souvent utiliser des équipes avec des noms fictifs ou non officiels, par exemple "Man Red" au lieu de Manchester United.
Problèmes de fidélité visuelle : Même lorsque PES proposait des visuels réalistes, l’absence de licences officielles réduisait l’immersion pour les joueurs.
Perte de partenariats : En plus de ne pas avoir certaines licences, Konami a perdu plusieurs partenariats clés avec des équipes et des compétitions.
Marketing et budget
Moins de budget marketing : Konami n’a jamais investi autant que EA Sports pour promouvoir PES. Les publicités de FIFA étaient omniprésentes, avec des campagnes de marketing massives, tandis que celles de PES étaient beaucoup plus modestes.
Moins de ressources en développement : FIFA disposait d'une équipe de développement beaucoup plus vaste, ce qui lui permettait d’innover plus rapidement et d’apporter des améliorations constantes.
Modes de jeu et innovation : FIFA a constamment innové avec des modes de jeu populaires tels que le mode Ultimate Team et le mode Carrière, ce qui a attiré et fidélisé les joueurs. PES, quant à lui, a pris du retard dans l’intégration de modes similaires, limitant son attrait auprès des joueurs.
Perte de terrain face à FIFA
La série FIFA a toujours été la principale concurrente de PES, mais au fil des années, le fossé s'est creusé entre les deux séries :
Gameplay plus accessible de FIFA : Bien que PES ait longtemps été salué pour sa simulation réaliste, FIFA est devenue plus accessible et attrayante pour un public plus large, avec un gameplay plus fluide et plus rapide.
Popularité du mode Ultimate Team : Le mode de jeu Ultimate Team de FIFA, où les joueurs peuvent créer leur propre équipe à partir de cartes de joueurs, a créé une forte dépendance et fidélité parmi les joueurs. PES a mis du temps à réagir avec son propre système de "myClub", qui n'a jamais eu le même succès.
Communauté en ligne : FIFA a su mieux gérer et entretenir sa communauté en ligne, notamment avec des compétitions en ligne bien organisées. PES, de son côté, a souvent eu des problèmes de serveurs et des fonctionnalités en ligne moins développées.
Changement de modèle avec eFootball
En 2021, Konami a pris une décision radicale en transformant la série PES en un jeu free-to-play rebaptisé eFootball. Cependant, ce lancement a été largement considéré comme un échec :
Lancement chaotique : Le jeu a été lancé dans un état inachevé, avec des bugs, des graphismes peu convaincants, et des animations médiocres, ce qui a provoqué une avalanche de critiques négatives.
Modèle économique impopulaire : Le passage au modèle free-to-play, combiné à des microtransactions mal reçues, a également éloigné de nombreux joueurs.
Comparaison défavorable avec FIFA : Avec un contenu limité à la sortie et de nombreuses fonctionnalités absentes, eFootball a été comparé de manière très défavorable à FIFA, qui proposait une expérience beaucoup plus complète.
Changement de stratégie de Konami
Priorités de Konami : Au fil du temps, Konami a semblé accorder moins d'importance à PES. L'éditeur a diversifié ses activités, notamment en se concentrant sur les jeux mobiles et les machines de pachinko (machines à sous populaires au Japon), ce qui a réduit les ressources allouées à PES.
Retrait progressif des consoles : Konami a également montré une tendance à délaisser les jeux sur consoles pour se concentrer davantage sur les plateformes mobiles, ce qui a nui à l’évolution de PES.
Conclusion
En résumé, la chute de Pro Evolution Soccer résulte d'une combinaison de facteurs techniques, économiques, et stratégiques. L'adoption difficile de nouveaux moteurs de jeu, le manque de licences officielles, la compétition féroce de FIFA, le marketing insuffisant et le passage à eFootball ont progressivement érodé la popularité de PES. Aujourd'hui, la série est largement dépassée par FIFA en termes de base de joueurs et de notoriété, même si certains fans nostalgiques continuent à la soutenir.
